Critique du film MADAME WEB — un énième bide de Sony Pictures ? (Oui.)

Et si le film Madame Web, inspiré par la magie de l'esprit de la Saint-Valentin, venait à lancer enfin l'univers de Sony ? Et bien, non. Toujours pas. Et Sony Pictures devrait peut-être en tirer la bonne leçon... Le projet proposé par la réalisatrice S.J. Clarkson a au moins le mérite d'avoir un peu plus de cohérence que Venom, Morbius ou Kraven the Hunter. Pour autant, ça ne reste pas suffisant dans un univers sans Spider-Man. Et le constat final demeure réellement le même : pourquoi faire ? 

Histoire de ne pas vous faire fuir, cher lecteur, je dirai d'entrée que Madame Web n'est, à mes yeux, pas le pire film de l'univers de Sony. C'est peut-être, à mon humble avis, l'un des moins mauvais. L'intérêt du film est bien plus cohérent que celui de Morbius. Le respect pour les comics est plus présent que pour Venom et Venom : Let There Be Carnage. Sur ces points-là, c'est un ensemble mieux ficelé. Mais le bât blesse dans de nombreux autres aspects, notamment des questions artistiques. Le film est un film d'époque. Nous en sommes en 2024 et celui-ci se déroule en 2003, une époque qui commence sérieusement à remonter. Au même titre que ce n'est pas un problème d'avoir un film en noir et blanc dans les années 50, ce n'est pas un problème d'avoir un film en 2003. Pour autant, c'est tout le contexte qui est dépassé : une direction artistique datée à souhait, un montage chaotique quasiment tout le temps, des effets visuels (pourtant simples) qui peuvent interroger ou encore une réalisation plate... Habituée aux séries, Clarkson nage clairement dans un océan trop grand. Pas dénué de bonne volonté, le divertissement est au mieux correct, mais nous ne pouvons plus nous contenter de ça.

Comme indiqué ci-dessous, et malgré les qualités que nous soit voir, soit percevoir, le film Madame Web et son histoire peinent pour autant à se justifier dans un monde sans Spider-Man. À quoi bon parler d'une Madame Web et de trois spider-héroïne sans un Peter Parker installé. Il n'est même pas né !!! Pourquoi faire ? La source même de la genèse scénaristique de ces personnages n’existe pas ! Mais, soit, abordons les personnages. La Cassandra Webb de Dakota Johnson n'est pas intéressante, mais souffre grandement de deux problèmes : le premier, c'est l'acting de Johnson, loin d'être transcendant. Le second, ce sont les dialogues qui, pour elle ou pour le film dans son ensemble, sonnent creux et parfois très mauvais. À ses côtés, Sony Pictures nous sort un sacré casting de jeunes actrices talentueuses avec Sydney Sweeney, Celeste O'Connor et Isabela Merced, qui peinent à se transcender dans ce contexte difficile ; un contexte où il n'a jamais de quelconque dynamique crédible entre les trois. Face à tout ce beau monde : le néant. Tahar Rahim déçoit, je n'ai aucune honte à le dire. Son personnage, Ezekiel Sims, est certes complètement raté par un scénario pathétique, mais l'acteur avait tout de même de quoi offrir quelques passages. À aucun moment, il n'est crédible. D'une tristesse abyssale.

En bref, nous ne nous attendions à rien, et nous sommes malgré tout toujours déçus. Sony Pictures s'en fiche. Le studio balance des projets mal ficelés, incohérents à souhaits dans la simple optique de faire acter de présence pour conserver des droits d'exploitation. Même si Madame Web était un projet standalone, il était tout à fait possible d'offrir quelque chose de solide et d'innovant. Il n'en est rien. Le film sonne quelque chose de « vieillot » avec des nouveaux visages... Ça ne marche pas. Si l'on regarde de côté positif de la médaille, je considère que Madame Web est peut-être le film le plus acceptable du Sony's Spider-Man Universe. L'histoire est fidèle aux comics et le ton est globalement le bon. Mais c'était pareil pour She-Hulk : Avocate ou Morbius. Ce n'est pas suffisant. C'est mauvais.

S’éloignant du genre typique, Madame Web raconte l’origin-story à part de l’une des héroïnes les plus énigmatiques de Marvel. Ce thriller plein de suspense avec Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Webb, une ambulancière de Manhattan qui pourrait avoir des capacités de clairvoyance. Contrainte de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir puissant… si elles parviennent toutes à survivre à un présent mortel.

Le film Madame Web est réalisé par S.J. Clarkson, scénarisé par Burk Sharpless, Matt Sazama, Claire Parker et S.J. Clarkson, et est sorti le 14 février 2024 au cinéma. On retrouve au casting Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Webb/Madame Web, Sydney Sweeney dans le rôle de Julia Cornwall/Spider-Woman, Celeste O'Connor dans le rôle de Mattie Franklin/Spider-Girl, Isabela Merced dans le rôle d'Anya Corazon/Araña et Tahar Rahim dans le rôle d'Ezekiel Sims.