Sortie de CAPTAIN AMERICA : BRAVE NEW WORLD au cinéma : notre critique du film !
Découvrez notre critique de Captain America : Brave New World ! Anthony Mackie et Harrison Ford brillent dans ce film Marvel. Intrigue politique efficace, mais certains éléments méritaient plus de profondeur. Un bon film dans la continuité de la série.
Marvel va-t-il parvenir à maintenir un bon niveau de qualité sur des films ? Après The Marvels – un film que l'on a jugé correct ici, mais qui est un flop intersidéral au box-office – et Deadpool & Wolverine, réussite box-office et critique, Captain America: Brave New World fait déjà parler de lui comme étant plutôt correct, mais presque « insignifiant », voire « tiède ». Qu'en est-il réellement ? Marvel CinéVerse ressort de sa séance et c'est l'heure de l'analyse !
Cette critique est rédigée pour être lue sans avoir visionné le film, en évitant d'intégrer des spoilers. Quelques éléments, destinés à illustrer nos propos, sont présentés mais cachés par des balises spoilers.
Contenu positif | Contenu « négatif » |
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Note : 7,5 / 10 (Note de Lucas) |
Les protagonistes : Un Sam Wilson qui prend la lumière, mais un manque global de développement majeur
Le premier élément à passer sous notre loupe, c'est évidemment Sam Wilson. Si le personnage est déjà Captain America depuis un moment, il s'agit ici de l'officialiser définitivement. Depuis Avengers : Endgame (2019), tout le monde le sait : Steve Rogers a légué son bouclier à Sam Wilson. Depuis la série Falcon et le Soldat de l'Hiver (2021), un nouveau Captain America est en action et a pris sa place aux yeux du public. Mais le petit problème, c'est que c'était une série ; un programme encore trop niche pour le grand public habitué aux films. Alors, une chose est sûre : Anthony Mackie brille à l'écran. Son charisme ne laisse pas de doute et certains passages d'action aident à appuyer cela.
Mais tout cela n'était, quelque part, peut-être pas si nécessaire. La répétition des preuves semble fortuite. Pourtant, c'est ce sur quoi le film appuie. Si bien que son développement en tant que personnage aurait mérité quelque chose d'un peu inédit. Des pistes étaient à explorer, notamment sur les questions raciales abordées dans la série. Trop délicat ? Pourquoi ne pas insister davantage sur le caractère politique du film (le sujet du traitement politique dans le film sera abordé plus bas) avec un Wilson qui prendrait position sur ce sujet ? Pourquoi pas ? Quoi qu'il en soit, le flambeau est plus que très bien légué, et voir Anthony Mackie mener les Avengers n'aurait rien de décevant, et loin de là.
L'autre aspect positif du film, c'est d'avoir réussi à développer agréablement bien la dynamique entre Sam et Joaquin Torres (Danny Ramirez). Nous ne sommes pas au niveau d'un Steve-Sam ou d'un Sam-Bucky, mais on y retrouve bien l'essence et le duo est vraiment sympathique à suivre. Cette fois, on adhère à une continuité avec la série Falcon et le Soldat de l'Hiver. Chacun pourra débattre de si c'est un point positif ou non, puisqu'il est préférable d'être bien à jour pour savourer cet argument (qui devient caduc autrement). Il sera toutefois appréciable de voir le nouveau Falcon déployer ses ailes à l'avenir. Je le verrais bien aux côtés des Young Avengers Champions, qui ne sont au final plus si jeunes.
La problématique du visionnage de la série s'applique également à un Isaiah Bradley, incarné par un Carl Lumbly toujours touchant. Le personnage joue un rôle pivot dans l'intrigue, mais peine à réellement évoluer. Parmi les autres personnages à aborder, nous retrouvons le sujet très sensible autour de Shira Haas, actrice israélienne incarnant un personnage israélien, Ruth Bat-Seraph. Loin de moi l'idée de mettre les pieds dans ce débat ou dans les polémiques associées (naturellement liées au contexte géopolitique très lourd entre Israël et la Palestine), mais le personnage occupe factuellement une place loin d'être totalement anecdotique dans le film. Marvel va-t-il s'attirer des ennuis avec ce choix ? Peu de répercussions semble-t-il à ce stade, mais nous pouvons nous interroger : un autre personnage aurait-il pu occuper cette place dans le film ? Car celui-ci n'a quasiment plus rien en commun avec les comics… La question est légitime. Allez, passons aux antagonistes du film !
Les antagonistes : Harrison Ford génial, mais un antagoniste trop bridé
C'est évidemment l'attraction du film : Harrison Ford occupe le rôle de Thaddeus Ross, en tant que Président des États-Unis. En réalité, il s'agit d'une reprise du rôle : d'abord suite au décès de William Hurt (dont l'absence d'hommage interpelle), mais aussi car le personnage est assurément le cœur du film, dans ce qui est construit comme une suite directe à L'Incroyable Hulk. Si l'introspection du personnage représente le développement le plus abouti du film, elle peut interpeller. D'abord sur sa temporalité, puisque le premier film Hulk est sorti il y a 17 ans (c'est fou !), et ensuite parce que le traitement du personnage est bien plus abouti et « nouveau » que celui du personnage qui est dans le titre du film. Bref, ce n'est pas un mal puisque c'est plutôt correct. On y reviendra en abordant l'intrigue du film : le côté très personnel autour du personnage est bon, mais bride trop l'aspect politique général.
Son alter-égo n'est autre que Hulk rouge, et là, il faut dire que le personnage est impeccable. Visuellement parlant d'abord, avec des effets spéciaux aux petits oignons, mais également dans le traitement et la façon dont il est amené. L'origin-story du personnage est adaptée, mais respecte plutôt bien l'essence du personnage. Les scènes d'action impliquant le personnage sont correctes, mais auraient pu bénéficier de chorégraphies plus travaillées. Là encore, on reviendra sur la question de la réalisation plus tard, mais c'est un sujet qui fait un peu tache car le personnage n'est pas présent 90 % du temps. Mais on a tout de même des combats qui sont agréables et d'une ampleur prenante.
La question de l'antagonisme du film ne s'étend pas seulement au personnage de Ross. Nous tâcherons d'aborder cela sans entrer dans les spoilers, mais le sujet a été évoqué plus haut. Le caractère très personnel de l'intrigue, autour de Ross, provoque une certaine limite à la globalité de la menace. On entend par là que les questions internationales sont présentes, sont bonnes, mais méritaient d'être explorées bien plus loin, au-delà de l'intimiste. Et ce, au travers de Tim Blake Nelson, dont le personnage (le Leader) mérite d'être plus ambitieux. En parallèle, le rôle de Giancarlo Esposito pose question. Le fait qu'il soit un ajout des scènes de reshoots ajoute du poids à la déception. Son organisation est reléguée au rang de terroristes clichés, là où leur background comics, ainsi que la carrure de l'acteur en question, aurait pu permettre de mieux faire.
Une intrigue qui gratte la surface, sans jamais aller dans le fond
La curiosité des coulisses du film, c'est le nombre de personnes créditées à l'histoire et au scénario du film. Est-ce synonyme de défaut ou de qualité ? C'est difficile à dire, mais il est compliqué de ne pas croire qu'il n'y a pas eu un petit sauvetage de meubles dans l'histoire. Porté par Malcolm Spellman, le showrunner de Falcon et le Soldat de l'Hiver, l'histoire de Captain America : Brave New World nous offre quelque chose dans la droite continuité de la série, avec des enjeux globaux plus élevés, nécessaires au poids du film. Mais là, on peut rejoindre assez aisément les critiques qualifiant le film de « fade ». Un bon plat mal assaisonné ne devient pas nécessairement mauvais… Mais il manque quelque chose. Dans le cas présent, le film ne va pas assez loin dans ce qu'il propose. Le contexte géopolitique n'est pas assez posé, pas assez établi. C'est un détail pour certains, mais cela aurait, je le pense, grandement contribué au ressenti final.
La question du rythme a également fait parler durant ces dernières heures. Il faut dire que l'on fait face à certaines alternances, liées aux passages entre géopolitique globale et guerre intimiste. Certains jugeront cette alternance comme un problème de rythme, mais il s'agit avant tout d'un changement trop régulier de perspective. On retrouve donc la même critique liée à l'ampleur du scénario, mais cette fois-ci pour le rythme. En outre, il est difficile de baser une menace sur la géopolitique globale du MCU à partir d'un contexte intimiste datant d'il y a plus de dix ans. Ou alors, il aurait fallu créer un véritable scénario bien plus poussé et osé. Oser justement, c'est le principal problème ici. Il y avait de quoi faire : la volonté hégémonique mondiale des États-Unis ? La place dans la société d'un Captain America noir ? Les dérives politiques du système américain ? Marvel Studios n'a pas envie de froisser son spectateur, d'autant plus dans un contexte sociétal extrêmement volatil. Certains de ces sujets étaient bien abordés dans Falcon et le Soldat de l'Hiver, mais grattaient déjà la surface. Le constat est plus fort encore ici et c'est frustrant.
Une réalisation seulement correcte, à la limite de la déception
Julius Onah possédait ici la lourde tâche de succéder aux deux succès des frères Russo sur la franchise Captain America, tout en s'appuyant sur un personnage principal différent. Certaines craintes existaient au vu du CV du réalisateur et de précédentes réalisations qui n'avaient pas pleinement convaincu (cf. The Cloverfield Paradox). Et bien, sur la question pure de la réalisation, Onah propose quelque chose d'intéressant en installant une ambiance très sérieuse d'entrée. À deux reprises, le réalisateur cherche à faire briller Captain America au travers de scènes aériennes qui ne sont pas trop mal, mais qui ne parviennent pas à transcender. Il en est de même pour les scènes d'action d'ensemble. Les combats sont corrects, mais pas révolutionnaires, peu innovants. Certaines chorégraphies laissent même par moments à désirer. C'est dommage, car les lieux choisis pour les combats sont tous très intéressants, mais jamais réellement exploités.
Le bilan technique du film pourra toutefois s'appuyer sur deux vraies réussites : la première, c'est la bande originale de Laura Karpman : on a le sentiment que celle-ci, sans être mémorable, appuie bien certaines scènes, notamment sur des thématiques de manipulation ou de tension. Chacun ira donc s'interroger sur ce qu'il attend d'une bande originale de blockbuster, mais Karpman remplit, à mon sens, au moins la moitié du contrat. Second élément : les effets spéciaux. Comme indiqué précédemment, le Hulk rouge est très réussi et le film est dans l'ensemble plutôt bien exécuté. On trouvera peut-être à redire sur quelques plans, mais nous sommes éloignés de certaines productions récentes où les effets spéciaux étaient de gros points de crispation. Le personnage de Tim Blake Nelson, de son côté, bien que ne s'appuyant pas sur des effets spéciaux, aurait pu un peu mieux rendre à l'écran.
Et la suite ?
C'est difficile à dire. Captain America : Brave New World est très centré sur lui-même. Et pourtant, il introduit un élément de l'univers Marvel (l'adamantium) qui ouvre de nouvelles perspectives intéressantes pour la suite du MCU. Mais on ne distingue pas vers quoi on se dirige. L'avantage ici, c'est que nous ne sommes pas sur une thématique Multivers, où le film devrait faire progresser le spectateur vers des indices scénaristiques pour Avengers : Doomsday et Secret Wars. Pour autant, les enjeux sont tout de même grands et malheureusement un peu trop limités. Les conséquences pour la suite ne sont pas perceptibles, et nous nous situons une nouvelle fois dans la mauvaise habitude post-Endgame.
En conclusion ...
Captain America : Brave New World est un bon film Marvel, mais certains éléments auraient mérité d’être davantage approfondis, que ce soit dans le scénario ou dans le développement des personnages. Anthony Mackie brille, tout comme Harrison Ford. Mention spéciale également pour Danny Ramirez. L’intrigue politique et terre-à-terre est efficace, mais manque de contexte, reste en surface et nuit à la carrure de l’antagoniste (sans qu'il soit mauvais pour autant !). Les scènes d’action sont intéressantes, sans être transcendantes. Les aléas des reshoots se font parfois sentir, mais sans trop de conséquences. En somme, un bon film qui s’inscrit dans la continuité de la série. On l'assume : c'est bien loin de certaines critiques acerbes ou avis alarmistes.
Après avoir rencontré le nouveau président américain Thaddeus Ross, interprété par Harrison Ford dans ses débuts au sein du l'Univers Cinématographique Marvel, Sam Wilson se retrouve au cœur d'un incident international. Il doit découvrir la raison d'un infâme complot mondial avant que le véritable cerveau ne fasse voir rouge au monde entier.
Le film Captain America : Brave New World est réalisé par Julius Onah, scénarisé par Malcolm Spellman et Julius Onah, et est sorti depuis le 12 février 2025. On retrouve au casting Anthony Mackie dans le rôle de Sam Wilson/Captain America, Danny Ramirez dans le rôle de Joaquín Torres/Falcon, Tim Blake Nelson dans le rôle de Samuel Sterns/Leader, Carl Lumbly dans le rôle d'Isaiah Bradley, Shira Haas dans le rôle de Ruth Bat-Seraph, Xosha Roquemore, Liv Tyler dans le rôle de Betty Ross, Giancarlo Esposito dans le rôle de Seth Voelker/Sidewinder et Harrison Ford dans le rôle du Président Thaddeus Ross/Red Hulk.
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