Critique

Quand X-Men ’97 a été annoncée, beaucoup de personnes se sont interrogées sur la nécessité de faire la série, moi y compris. En effet, ce projet est la suite de la série X-Men des années 90 qui s’était arrêtée après 5 saisons. À une époque où Marvel Studios multipliait les projets et où parfois la qualité ne suivait pas, pendant longtemps, je n’ai pas compris l’intérêt de cette série. À ajouter le fait qu’X-Men ’97 est complètement indépendant du reste du MCU, les réticences se faisaient sentir de mon côté. Mais à l’arrivée de la bande-annonce, j’ai tout de suite été séduit par l’animation hybride mêlant vintage et modernité ainsi que par l’esprit épique et familial qui définit les X-Men. Je me suis alors mis à attendre avec impatience la série et nous y voilà ; la série a terminé sa diffusion et il est temps d’en parler.

Rentrons directement dans le vif du sujet : X-Men ’97 est un vrai coup de cœur pour moi, elle est l’une des meilleures productions de Marvel Studios et ma série préférée, encore une fois, selon moi. Ma plus grande inquiétude avant de voir la série était d’être perdu du fait de ne pas avoir vu la série X-Men des années 90. Il n’en est rien puisque je n’ai pas été perdu dans le scénario d’X-Men ’97 ; alors évidemment, il y a des références, mais rien qui pourrait gêner la compréhension. La série est, je trouve, très accessible à quelqu’un qui n’aurait pas vu la précédente série, ce qui est un très bon point. Pour parler plus techniquement, comme dit précédemment, j’ai adoré le style de l’animation et le style visuel de la série, je l’ai largement préféré à celui de What If…?, après tout, tout est une question de gout.

Pour parler plus de l’histoire que raconte la série, je ne vais pas mâcher mes mots : le scénario est l’un des plus intéressants que j’ai pu voir chez Marvel. Au-delà de vivre des aventures extraordinaires, au-delà d’avoir d’incroyables pouvoirs, les X-Men, et plus largement les mutants, sont des personnages très réalistes, très politiques et représentatifs du monde dans lequel nous vivons. Pour illustrer mon exemple, dans l’épisode 5, qui est mon préféré de la saison au passage, nous découvrons Génosha, un endroit où les mutants peuvent vivre ensemble en harmonie, avant qu’ils soient réduits en cendres par les Sentinelles. Cet évènement, ce génocide, m’a tout de suite fait penser à un sombre épisode de l’histoire humaine. Les mutants sont craints et détestés par les humains en raison de leur différence, une différence qui n’est pas de leur contrôle. Tout ce que demandent les mutants, c’est de pouvoir vivre en paix sans qu’ils soient discriminés. Les X-Men sont une minorité réprimandée par une majorité seulement, car ils sont différents de cette même majorité, les humains en l’occurrence. Nous vivons encore aujourd’hui dans un monde où des gens sont exclus socialement uniquement à cause d’une différence ethnique, religieuse ou physique. Les X-Men sont un merveilleux moyen d’identification pour les gens, car ils sont tous très différents, avec une histoire propre, des origines distinctes. Diablo, par exemple, est catholique tandis que Tornade est africaine. Les X-Men sont remplis de diversité et pour les gens, ils sont un formidable moyen de se projeter. Génosha est un moment charnière dans la série par le symbole que raconte cet évènement.

Maintenant que j’ai parlé de la représentation que pouvaient avoir les X-Men dans notre monde, évoquons le dilemme, la fracture idéologique entre Magnéto et Charles Xavier qui est le cœur de la série et plus largement des X-Men. Le Professeur X est convaincu qu’une paix entre humains et mutants est possible, tandis que Magnéto estime que les humains n’accepteront jamais les mutants. Comme dans Captain America : Civil War où le spectateur est forcément soit pour Captain America ou pour Iron Man, le problème est le même ici et il est peut-être encore plus important. Doit-on laisser les humains dicter la vie aux mutants ou doivent-ils imposer leur volonté au monde pour être en paix : c’est une question très personnelle et purement morale. Ce qui est très fort, c’est que les deux partis sont compréhensibles. Au vu du passé de Magnéto, qui a vécu l’horreur, qui a vu ce que l’être humain pouvait faire de pire, il voit la même chose se reproduire avec les mutants, hors de question de laisser passer cela, et de l’autre côté, Charles Xavier, rempli d’espoir, certain que les humains peuvent changer. Cette question est extrêmement complexe et dépend des motivations de chacun, dépend de la manière dont on souhaite vivre sa vie.

Chaque membre des X-Men à son moment de gloire, la série arrive parfaitement à équilibrer le temps d’écran de chacun. Chaque membre est iconisé, le développement et la synergie des X-Men se ressent pleinement, ce qui rend notre implication dans la série encore plus importante. Côté antagoniste, nous sommes très bien servis avec Mister Sinister et Bastion qui sont tous deux excellents et très puissants en plus d’avoir de réelles motivations. Il y a de réelles conséquences sur les personnages, notamment Gambit. En plus d’avoir une mort épique et iconique, sa disparition lors de Génosha nous a bien fait comprendre qu’aucun X-Men n’était à l’abri, ce qui installe une tension dès que l’équipe est en danger. On ne sait pas ce qu’il peut se passer et s’inquiéter pour les personnages nous permet de nous attacher d’autant plus à eux. Je souhaite aussi parler de Malicia que j’ai trouvée incroyable, peut-être mon personnage préféré de la saison. Je la trouve passionnante à suivre et c’est peut-être la mutante à laquelle je m’identifie le plus. Elle est très touchante, attachante et tellement puissante, un merveilleux personnage. J’ai eu les larmes aux yeux quand elle tombe dans les bras de Diablo. Malicia souffre beaucoup et le fait qu’elle soit indécise concernant l’avenir des mutants la rend encore plus intéressante. Elle a perdu Génosha, elle a perdu l’homme qu’elle aimait et elle se pose toujours la question sur le bien de l’humanité, preuve qu’elle a un grand cœur.

La série a aussi eu son lot de caméos, Spider-Man, Zémo, le Général Ross ou encore Black Panther pour ne citer qu’eux. J’ai trouvé ça très bien de montrer très rapidement comment vivaient les autres héros les évènements de la série, cela crédibilise la menace Bastion en plus de donner du lore à cet univers.

Vous l’aurez compris, j’ai profondément aimé X-Men ’97 à travers les questions que traitent la série, à travers la synergie et l’iconisation des X-Men. J’aurais pu parler de bien d’autres choses comme Wolverine, Cyclope ou l’arc avec Tornade qui était génial, mais je n’en finirais plus. Retenez seulement que pour moi, cette série est un sans-faute. J’ai hâte de voir la saison 2 avec Apocalypse teasé à la fin et les X-Men séparés, perdus dans le temps. Et vous, qu’avez-vous pensé des X-Men ’97 ?

Les X-Men, groupe de mutants aux dons extraordinaires, s'efforcent dans les années 1990 de protéger un monde qui les déteste et les craint profondément. Les voici confrontés comme jamais auparavant à un avenir dangereux et inattendu.

La série X-Men ’97 est créée par Beau DeMayo et réalisée par Jake Castorena, Chase Conley et Emi Yonemura et sortira à partir du 20 mars 2024 sur Disney+. On retrouve au casting Ray Chase dans le rôle de Scott Summers/Cyclope, Jennifer Hale dans le rôle de Jean Grey, Alison Sealy-Smith dans le rôle de Ororo Munroe/Tornade, Cal Dodd dans le rôle de Logan/Wolverine, JP Karliak dans le rôle de Kevin Sydney/Morph, Lenore Zann dans le rôle d'Anna-Marie Raven/Malicia, George Buza dans le rôle d'Hank McCoy/Fauve, AJ LoCascio dans le rôle de Rémy LeBeau/Gambit, Holly Chou dans le rôle de Jubilation Lee/Jubilé, Isaac Robinson-Smith dans le rôle de Lucas Bishop/Bishop, Matthew Waterson dans le rôle de Magnus/Magnéto et Adrian Hough dans le rôle de Kurt Wagner/Diablo.

Et si le film Madame Web, inspiré par la magie de l'esprit de la Saint-Valentin, venait à lancer enfin l'univers de Sony ? Et bien, non. Toujours pas. Et Sony Pictures devrait peut-être en tirer la bonne leçon... Le projet proposé par la réalisatrice S.J. Clarkson a au moins le mérite d'avoir un peu plus de cohérence que Venom, Morbius ou Kraven the Hunter. Pour autant, ça ne reste pas suffisant dans un univers sans Spider-Man. Et le constat final demeure réellement le même : pourquoi faire ? 

Histoire de ne pas vous faire fuir, cher lecteur, je dirai d'entrée que Madame Web n'est, à mes yeux, pas le pire film de l'univers de Sony. C'est peut-être, à mon humble avis, l'un des moins mauvais. L'intérêt du film est bien plus cohérent que celui de Morbius. Le respect pour les comics est plus présent que pour Venom et Venom : Let There Be Carnage. Sur ces points-là, c'est un ensemble mieux ficelé. Mais le bât blesse dans de nombreux autres aspects, notamment des questions artistiques. Le film est un film d'époque. Nous en sommes en 2024 et celui-ci se déroule en 2003, une époque qui commence sérieusement à remonter. Au même titre que ce n'est pas un problème d'avoir un film en noir et blanc dans les années 50, ce n'est pas un problème d'avoir un film en 2003. Pour autant, c'est tout le contexte qui est dépassé : une direction artistique datée à souhait, un montage chaotique quasiment tout le temps, des effets visuels (pourtant simples) qui peuvent interroger ou encore une réalisation plate... Habituée aux séries, Clarkson nage clairement dans un océan trop grand. Pas dénué de bonne volonté, le divertissement est au mieux correct, mais nous ne pouvons plus nous contenter de ça.

Comme indiqué ci-dessous, et malgré les qualités que nous soit voir, soit percevoir, le film Madame Web et son histoire peinent pour autant à se justifier dans un monde sans Spider-Man. À quoi bon parler d'une Madame Web et de trois spider-héroïne sans un Peter Parker installé. Il n'est même pas né !!! Pourquoi faire ? La source même de la genèse scénaristique de ces personnages n’existe pas ! Mais, soit, abordons les personnages. La Cassandra Webb de Dakota Johnson n'est pas intéressante, mais souffre grandement de deux problèmes : le premier, c'est l'acting de Johnson, loin d'être transcendant. Le second, ce sont les dialogues qui, pour elle ou pour le film dans son ensemble, sonnent creux et parfois très mauvais. À ses côtés, Sony Pictures nous sort un sacré casting de jeunes actrices talentueuses avec Sydney Sweeney, Celeste O'Connor et Isabela Merced, qui peinent à se transcender dans ce contexte difficile ; un contexte où il n'a jamais de quelconque dynamique crédible entre les trois. Face à tout ce beau monde : le néant. Tahar Rahim déçoit, je n'ai aucune honte à le dire. Son personnage, Ezekiel Sims, est certes complètement raté par un scénario pathétique, mais l'acteur avait tout de même de quoi offrir quelques passages. À aucun moment, il n'est crédible. D'une tristesse abyssale.

En bref, nous ne nous attendions à rien, et nous sommes malgré tout toujours déçus. Sony Pictures s'en fiche. Le studio balance des projets mal ficelés, incohérents à souhaits dans la simple optique de faire acter de présence pour conserver des droits d'exploitation. Même si Madame Web était un projet standalone, il était tout à fait possible d'offrir quelque chose de solide et d'innovant. Il n'en est rien. Le film sonne quelque chose de « vieillot » avec des nouveaux visages... Ça ne marche pas. Si l'on regarde de côté positif de la médaille, je considère que Madame Web est peut-être le film le plus acceptable du Sony's Spider-Man Universe. L'histoire est fidèle aux comics et le ton est globalement le bon. Mais c'était pareil pour She-Hulk : Avocate ou Morbius. Ce n'est pas suffisant. C'est mauvais.

S’éloignant du genre typique, Madame Web raconte l’origin-story à part de l’une des héroïnes les plus énigmatiques de Marvel. Ce thriller plein de suspense avec Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Webb, une ambulancière de Manhattan qui pourrait avoir des capacités de clairvoyance. Contrainte de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir puissant… si elles parviennent toutes à survivre à un présent mortel.

Le film Madame Web est réalisé par S.J. Clarkson, scénarisé par Burk Sharpless, Matt Sazama, Claire Parker et S.J. Clarkson, et est sorti le 14 février 2024 au cinéma. On retrouve au casting Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Webb/Madame Web, Sydney Sweeney dans le rôle de Julia Cornwall/Spider-Woman, Celeste O'Connor dans le rôle de Mattie Franklin/Spider-Girl, Isabela Merced dans le rôle d'Anya Corazon/Araña et Tahar Rahim dans le rôle d'Ezekiel Sims.