Les Éternels - Sortie et critique du film

  • Par keeper918
  • Le Jeu 04 nov 2021 à 20:07
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C’est le jour J pour Les Éternels, un film grandement attendu, une curiosité éventuelle pour d’autres. Le film de la réalisatrice Chloe Zhao, Oscarisée en début d’année pour Nomadland, est assurément un OVNI dans l’univers du MCU ; un OVNI qui divise déjà grandement. Néanmoins, le parti pris du film est énorme, osé et assumé. Dès lors, Les Éternels s’installe dans une catégorie différente, tout en parvenant à présenter une histoire sans pareille, des personnages attachants et hyperdéveloppés et un vrai message. Disons-le : le film est une véritable merveille. Visuellement incroyable du début à la fin, le film offre également un scénario époustouflant au milieu d'une constante ode à l'humanité.

Tout d’abord, prenons le temps et attardons-nous sur les éventuels avis négatifs. Les Éternels est fondamentalement différent des films Marvel habituels. Le film propose des développements qui ne sont pas directement ceux d’un film de super-héros. Les développements entre personnages sont longs et appuyés, parfois novateurs. De quoi déconcerter certains spectateurs ou fans qui ne s’attendent pas à ce spectacle. Compréhensif, mais c’est néanmoins là qu’est la force principale du film. Zhao, à travers 156 minutes d’une immense justesse, décide pleinement de mettre cela en avant, plutôt que les scènes d’actions, plutôt que les rebondissements qui tiennent pleinement en haleine, plutôt que l’intégration générale au MCU.

Pour autant, et bien que cela ne soit peut-être pas le développement priorisé, le scénario est une merveille, où les faiblesses peinent à me venir. Les enjeux proposés sont démesurés, proposant un véritable film à l’échelle cosmique, tout en réussissant la prouesse de rester constamment connecté à un élan formidable d’humanité, et ce avec des personnages divins … Une merveilleuse réussite. Le film progresse, comme promis, sur 7 000 ans d’histoire, parvenant à la fois à nous maintenir connecté aux événements et aux enjeux présents, tout en revenant régulièrement sur des zones du passé de façon constructive. Les transitions entre présent et passé sont peut-être parfois trop abruptes.

Du côté des personnages, ils sont tous formidables. Les Éternels dépeint des êtres divins, mais totalement ancrés dans la notion d’humanité. Difficile de mettre des personnages en avant tellement les dix sont caractéristiquement uniques et qu’aucun n’est réellement « raté ». Toutefois, on retrouve en tête d’affiche Sersi (Gemma Chan), qui est l’étoile qui illumine le film. Elle est la représentation idéale de ce que les Eternels sont et de ce qu’ils tendent à devenir, un repère pour chacun. Richard Madden, dans son rôle d’Ikaris, reste fidèle à lui-même, dans un attirail néanmoins bien plus complexe qu’il n’y paraît. Le duo Thena-Gilgamesh est un des poids lourds du film. La Thena d’Angelina Jolie possède un traitement quasiment inédit dans un tel film et est bien entendu pleinement incarnée. Le Gilgamesh de Don Lee est quant à lui élevé à un autre niveau par cette relation, lui permettant de briller à chaque intervention.

Ajak (Salma Hayek) est probablement le personnage au traitement le plus particulier du film, peut-être osé étant donné le poids de l’actrice qui l’incarne. Difficile néanmoins de pleinement s’attacher au personnage. Le Phastos de Brian Tyree Henry est un excellent personnage apportant un nouvel élan d’humanité dans le film, tout en faisant bien malheureusement couler beaucoup trop d’encre et naître des critiques totalement infondées, ridicules et injustes. Kingo (Kumail Nanjiani) est peut-être le moins bon personnage de la bande, apportant le côté humour sans pour autant trop forcer. Peut-être trop en retrait et pas assez affirmé. Sprite, incarnée par Lia McHugh, est un personnage dont l’utilisation des pouvoirs est extrêmement intéressante. Là encore avec un côté humain appuyé, tout en ayant un développement tiraillé et complexe, et donc là aussi intéressant.

Concluons du côté des Éternels avec le duo Druig (Barry Keoghan) et Makkari (Lauren Ridloff), là encore une très bonne dynamique. Druig s’inscrit en tant que personnage avec un rôle atypique, solitaire mais finalement nécessaire pour le groupe des héros, incarné à la perfection par Keoghan. Makkari quant à elle est certainement l’un des personnages les plus en retrait, tout en jouant néanmoins un rôle sacrément puissant dans de nombreux sens du terme (via ses pouvoirs, ses scènes ou encore le fait qu’il s’agisse de l’un des premiers personnages malentendant). Du côté des « antagonistes », les Déviants passent très rapidement au second plan, jouant le rôle de monstres numériques à combattre pour mieux se centrer sur les liens entre les protagonistes.

Après les personnages, saluons directement la réalisatrice Chloe Zhao qui rend une copie impeccable. Toutes les scènes sont travaillées et proposent de la clarté, de la lisibilité mais aussi et surtout des visuels de toute beauté. Peut-être que le fait d’avoir minimisé le plus possible l’utilisation d’écran verts au cours du tournage aide beaucoup. Après le Shang-Chi de Destin Daniel Cretton qui était beau et bien réalisé, Zhao rend ici une copie parfaite. Jamais la réalisation d’un film du MCU n’avait atteint ce niveau. Et pour soutenir tout cela, qui de mieux que Ramin Djawadi (Game of Thrones) pour la bande-originale ? Du point de vue du MCU, le film s’inscrit parfaitement dans un flux d’éléments déjà connu, tout en étendant grandement l’histoire cosmique et terrestre de l’univers. Là aussi, ce sentiment général est soutenu par une intrigue d’une échelle immense pour un seul et même film. Peut-être que des soucis de cohérence naîtront vis-à-vis des Célestes présentés dans le passé, comme Ego et ses motivations de conquête galactique.

En outre, n’ayons pas peur de le dire : Les Éternels est n’est pas un film du MCU … qui se situe pour autant dans le MCU. Les recettes habituelles sont présentes, mais elles sont secouées, remaniées et proposent un ensemble totalement novateur, assumé et inédit. Tout ce qui est proposé dans le film est beau, de l’image aux messages passés. Oui, l’action n’est plus au premier plan. Oui, d’autres aspects comme l’amour, les dialogues, le développement son mis en avant. Mais l’ensemble est différent et totalement cohérent, bien construit et magnifique. Naturellement, Les Éternels ne peut rivaliser en termes d’enjeux et d’émotion avec les deux derniers Avengers par exemple, mais le film s’inscrit très aisément parmi les meilleurs du MCU.

Contenu positif Contenu « négatif »
  • Un scénario renversant, à rebondissements et avec une ampleur folle
  • Un développement de personnages qui n'a jamais été aussi poussé
  • Des visuels exceptionnels
  • Des choix assumés et une réalisation impeccable
  • Peut-être trop de facilités scénaristiques autour de l'énergie cosmique
  • Léger problème de cohérence vis-à-vis des différents rôles et buts des Célestes
  • Quelques longueurs par moment
Note : 9 / 10
Moyenne générale du site : 8,3 / 10 (5 notes)

 SPOILERS 

Scènes post-génériques

Scène inter-générique

Druig, Makkari et Thena s’interrogent dans l’espace, à bord du Domo, à propos de la disparition soudaine de Sersi, Kingo et Phastos sur Terre, supposant qu’ils ont été enlevés par Arishem. Soudainement, Thena et Makkari sont alertées par des bruits suspects à bord du vaisseau. Un petit troll, Pip le Troll (Patton Oswalt), débarque et présente l’arrivée de son maître, Eros (Harry Styles), alias Starfox, le frère de Thanos et l’un des derniers survivants de Titan. Starfox affirme qu’il est prêt à apporter son aide pour combattre Arishem et ramener les Éternels enlevés.

Scène post-générique

Dane Whitman (Kit Harington) est dans un bureau, devant une caisse. Après de longues hésitations, il décide de l’ouvrir et on y découvre une épée emballée négligemment dans du papier journal, l'Epée d'Ebène. Celle-ci produit de mystérieux sons menaçants et réagit à la main de Whitman qui s’approche de la lame. Whitman est interrompu par une voix dans la pièce lui demandant s’il est vraiment prêt à faire ça. Cette voix est celle de l’acteur Mahershala Ali, futur acteur de Blade, le chasseur de vampires.


Les Éternels de Marvel Studios dévoile une formidable nouvelle équipe de super-héros dans l'Univers Cinématographique Marvel, d'anciens aliens qui ont vécus sur Terre en secret pendant des milliers d'années. À la suite des événéments d'Avengers : Endgame, une tragédie inattendue les force à sortir de l'ombre pour se rassembler contre le plus ancien ennemi de l'humanité, les Déviants.

Le film Les Éternels est réalisé par Chloé Zhao et est sorti au cinéma le 3 novembre 2021 avec Richard Madden dans le rôle de IkarisGemma Chan dans le rôle de SersiKumail Nanjiani dans le rôle de KingoLauren Ridloff dans le rôle de Makkari, Brian Tyree Henry dans le rôle de PhastosSalma Hayek dans le rôle de AjakLia McHugh dans le rôle de SpriteDon Lee dans le rôle de GilgameshBarry Keoghan dans le rôle de DruigAngelina Jolie dans le rôle de Thena et Kit Harington dans le rôle de Dane Whitman.

 

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